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Lise HABIB-DASSETO will defend her thesis on the 28th of November at 14h30 in Espace Pouillon (bâtiment 6, campus St. Charles, 3 place Victor Hugo) 

You are also very welcome to join for food and drinks at restaurant Moga (10 rue Bernex) after the defence.

Title: Towards a Comparative Approach to Interactional Systems: Cross-disciplinary Contributions from Ethology and Linguistics

Jury:

Mme Marie MONTANT  Aix Marseille UniversitĂ©  Directrice de thèse
M. Thibaud GRUBER  UniversitĂ© de Genève  Rapporteur
Mme Cristel PORTES  Aix-Marseille UniversitĂ©  Co-directrice de thèse
Mme Elise HUCHARD  CNRS  Rapporteure
M. MaĂ«l LEROUX  UniversitĂ© de Rennes 1  Examinateur
Mme Roxane BERTRAND  CNRS  PrĂ©sident
M. Alban LEMASSON  UniversitĂ© de Rennes 1  InvitĂ©

Abstract: Animal communication research often focuses on the search for meaning and structural rules within signals produced by an emitter, drawing comparisons to human language. Most studies examine only a single communicative modality (vocal, visual, or tactile). This thesis takes a complementary approach by considering communication, in both humans and non-humans, as an interactivesocial act. It draws on Levinson’s Interaction Engine theory, which posits that humans possess universal predispositions for coordinated interaction, providing evolutionary foundations for language. Human interactions are organized, cooperative, and governed by conventions, such as turn-taking and repair mechanisms. They are also mediated through multimodal communication. To investigate these mechanisms in animals, we adopt principles of ethology, treating communication as a biological trait shaped by evolutionaryprocesses. The thesis is structured along three axes: theoretical, methodological, and empirical. Theoretically, we propose comparing the interactional systems of different species to highlight general properties as well as species-specific patterns. We also advocate integrating all communicative modalities and examining how species’ social and ecological environments shape interactions. Methodologically, we introduce Multi-Interaction, a new framework and open-access tool applicable across species, designed toprocess multi-agent and multimodal communicative sequences. This method makes it possible to study communicative signals as well as actions produced during exchanges. For the first time, it systematically incorporates intra- and inter-individual overlaps, i.e., the simultaneous production of gestures, vocalizations, facial expressions, and actions, rather than treating these elements sequentially. This approach aims to minimize information loss. It also provides new quantitative measures to describe these sequences.Empirically, we implement these theoretical and methodological approaches in two studies of a captive group of Guinea baboons and in a comparative study across four primate species. Our results show that Guinea baboon interactions are flexible and adapt to social contexts. Individuals contribute in varying proportions depending on their sex and the centrality of their partner. Two interactants also produce inter-individual overlaps in varying proportions according to their sex and the frequency of their exchanges. These results suggest that interactions serve to maintain and negotiate social, hierarchical, and reproductive relationships. We show that, compared to actions, ritualized communicative signals streamline temporal coordination between interactants. Moreover, the size of the interactional repertoire decreases with social experience, indicating that repetition fosters efficiency and conventionalization. Finally, our comparative study of Guinea baboons, chimpanzees, red-capped mangabeys and human infants, highlights different uses of multimodal and multi-component communication, consistent with the social and ecological environments of each species. These results support the Social Complexity Hypothesis (which links the complexity of communication to the constraints of groupliving) as well as ecological efficacy-based hypotheses (which explains the use of multimodality as an adaptation to ecological constraints). This thesis argues that interactional behaviors across species should be seen as flexible and adaptive biological traits, shaped by conventions as well as by social and ecological pressures.

Keywords: animal communication, social interaction, multimodal communication, evolution, sociality, ecology, primates

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Titre: Vers une Approche ComparĂ©e des Systèmes Interactionnels : apports croisĂ©s de l’Ethologie et de la Linguistique

RĂ©sumĂ© :  
L’étude de la communication animale s’est souvent concentrée sur la recherche, dans les signaux produits par un émetteur, de sens et de règles de structures, en référence au langage humain. La plupart des travaux n’étudient qu’une seule modalité de communication (vocale, visuelle, tactile). Cette thèse adopte une approche complémentaire en considérant la communication, humaine et non humaine, comme un acte social interactif. Elle s’appuie sur la théorie « Interaction Engine » de Levinson, selon laquelle les humains possèdent des prédispositions universelles à interagir de façon coordonnée, qui auraient constitué des bases évolutives au langage. Nos interactions sont organisées, coopératives et conventionnées, par une alternance de tours de parole et des mécanismes de réparation. Elles sont médiées par une communication multimodale. Pour explorer ces mécanismes chez les animaux,nous adoptons les principes de l’éthologie et considérons la communication comme un trait biologique issu de processus évolutifs. Ce travail s’articule autour de trois axes : théorique, méthodologique et empirique. Sur le plan théorique, nous proposons de comparer les systèmes interactionnels de différentes espèces pour étudier des propriétés générales et des spécificités propres aux espèces. Nous appelons à intégrer toutes les modalités de communication et à examiner comment les environnements sociaux et écologiques façonnent les interactions. Sur le plan méthodologique, nous proposons Multi-Interaction, une nouvelle approche accompagnée d’un outil en libre accès, généralisable, conçue pour traiter des séquences communicatives multi-agents et multimodales. Elle permetd’étudier les signaux communicatifs émis pendant un échange ainsi que les actions. Pour la première fois, cette méthode intègre les chevauchements intra- et inter-individuels, c.-à-d. l’émission simultanée de gestes, vocalisations, expressions faciales et actions, plutôt que de les traiter séquentiellement. Elle vise à minimiser la perte d’information et fournit aussi de nouvelles mesures quantitatives pour décrire ces séquences. Sur le plan empirique, nous appliquons ces approches dans deux études menées sur un groupe captif de babouins de Guinée et dans une étude comparative sur quatre espèces de primates. Nos résultats montrent que les interactions des babouins de Guinée sont flexibles et s’adaptent au contexte social. Les individus contribuent en proportions variables selon le sexe et la centralité de leur partenaire. Deux interactants produisent aussi des chevauchements inter-individuels en proportion variable selon leur sexe et la fréquence de leurs échanges. Ces résultats suggèrent que les interactions serventà maintenir et négocier des relations sociales, hiérarchiques et reproductives. Nous montrons que, par rapport aux actions, les signaux de communication, ritualisés, facilitent la coordination temporelle entre interactants. Aussi, la taille du répertoire interactionnel diminue avec l’expérience sociale, indiquant que la répétition favorise l’efficacité et la conventionnalisation. Enfin, notre étude comparative entre babouins de Guinée, chimpanzés, mangabeys à collier et enfants humains met en évidence différents usages de communication multimodale et multicomposante, cohérents avec les environnements sociaux et écologiques de chaque espèce. Ces résultats appuient l’hypothèse de la Complexité Sociale (qui relie la complexité de la communication aux contraintes de la vie en groupe) ainsi que des hypothèses écologiques basées sur l’efficacité (qui expliquent le recours à la multimodalité comme une adaptation aux contraintes écologiques). Cette thèse invite à considérer les comportements interactionnels, chez différentes espèces, comme des traits biologiques flexibles et adaptatifs, façonnés par des conventions et des pressions sociales et écologiques.