Le prix LILA R. GLEITMAN attribué à Isabelle DAUTRICHE - Co - Responsable Equipe DePhy (Développement & Phylogenie)
"La Cognitive Science Society a le plaisir d'annoncer la création du prix Lila R. Gleitman pour les contributions en début de carrière aux sciences cognitives, en l'honneur du rôle fondateur de Lila R. Gleitman dans le domaine des sciences cognitives. Le lauréat sera une femme en début de carrière dans le domaine des sciences cognitives dont les recherches exceptionnelles et les promesses académiques représentent au mieux la profondeur intellectuelle, l'ingéniosité et l'importance des travaux menés par Lila R. Gleitman tout au long de sa longue carrière scientifique. Le prix est dirigé conjointement par le conseil d'administration de la Cognitive Science Society et la direction de la Society for Language Development, que Lila R. Gleitman a fondée et dirigée pendant de nombreuses années.
Le lauréat du prix sera honoré lors de la réunion annuelle de la Cognitive Science Society lors d'une cérémonie au cours de laquelle un certificat encadré et un prix de 35 000 dollars lui seront remis. En outre, le lauréat sera invité à présenter ses travaux lors de l'une des sessions régulières de la réunion annuelle
"Isabelle DAUTRICHE est chercheuse junior au Centre de Recherche en Psychologie et en neurosciences (CNRS), Unité Mixte de Recherche CNRS - Aix-Marseille Université. Elle a obtenu son doctorat en sciences cognitives à l'université Paris V, en France, après avoir obtenu un diplôme d'ingénieur (mathématiques et modélisation) à l'Institut National des Sciences appliquées de Toulouse, en France.
Au cours des dix premières années de sa carrière, Mme Dautriche a apporté une série de contributions théoriques importantes, très originales et rigoureuses aux sciences cognitives, en se concentrant sur l'acquisition et le traitement du langage, ainsi que sur leur intersection avec des questions essentielles à la compréhension du langage de manière plus générale. Elle a utilisé de nombreuses méthodes pour aborder ces sujets, notamment des travaux expérimentaux sur le comportement de bébés, d'adultes et d'autres espèces, ainsi que des techniques de pointe en matière d'apprentissage automatique, de théorie de l'information, de statistiques et d'exploration de corpus. Elle a utilisé ces méthodes pour répondre à des questions fondamentales sur la façon dont l'esprit humain est structuré pour faciliter l'apprentissage du langage, en particulier les aspects du lexique et sur la façon dont les biais dans l'apprentissage façonnent la nature du lexique dans les langues naturelles, et sur la façon dont les autres espèces diffèrent (ou sont similaires) à l'homme dans les modèles qu'elles reconnaissent et leur capacité à reconnaître une signature de la compositionnalité du langage humain. Ses recherches s'étendent à l'étude des différences et des similitudes cognitives entre les humains et les autres espèces, en particulier en ce qui concerne la compositionalité, la capacité de former des représentations mentales ou linguistiques à partir de représentations simples — un trait caractéristique du langage.
D'une langue à l'autre, elle a constaté que les langues tendent vers cette dernière, ce qui suggère que les processus d'apprentissage et de mémoire jouent un rôle important dans l'évolution des lexiques des langues. Elle a mis au point de nouvelles méthodes pour mieux comprendre des aspects jusqu'alors non étudiés de l'apprentissage des mots chez les nourrissons et les jeunes enfants, en montrant qu'ils font preuve d'une sorte de compréhension métalinguistique de leurs propres connaissances, ce qui se traduit par des niveaux de confiance variables au cours des essais d'apprentissage des mots. Elle a également étudié l'existence de la compositionnalité chez les primates non humains, en se demandant si les babouins (comme les humains) peuvent représenter la négation et l'utiliser en combinaison avec d'autres propriétés, ce qui met en lumière les fondements évolutifs du langage."
