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Effets des émotions sur les performances arithmétiques au cours du vieillissement : études de comportement et de neuroimagerie.

Quand : le 29 Novembre à 14h30, à l'Espace Pouillon - Campus MArseille St-Charles

Camille fait partie de l'Équipe DéPhy

La thèse se déroulera en français.

Résumé : Comment les émotions influencent-elles notre fonctionnement cognitif ? Quarante ans de recherche sur émotion-cognition ont révélé que, dans de nombreux domaines, les émotions (positives ou négatives) parfois améliorent parfois détériorent nos performances cognitives. Par ailleurs, l’impact des émotions sur la cognition évolue avec l’âge (e.g., les personnes âgées sont moins affectées par les émotions négatives et davantage par les émotions positives). Les effets des émotions sur la cognition sont généralement expliqués par des mécanismes généraux de type attentionnel. Par exemple, pour les effets délétères des émotions négatives sur la cognition, les chercheurs avancent que les émotions accaparent une partie de nos ressources attentionnelles, alors moins disponibles pour une réalisation efficace de la tâche cognitive. Dans cette thèse, j’étudie l’effet des émotions dans un domaine où cet effet a été très peu étudié (l’arithmétique) et je pars d’une hypothèse différente. Selon l’hypothèse dite des variations stratégiques, les émotions pourraient affecter la chaîne de mécanismes cognitifs mobilisés pour réussir une tâche. Dans une série d’études où des participants jeunes et âgés sont comparés dans des tâches de résolution de problèmes arithmétiques, j’ai recueilli des indicateurs comportementaux (latences, précision) et neurophysiologiques (activations cérébrales en MEG) du fonctionnement cognitif sous émotions négatives, positives et neutres. Mes résultats confirment les effets délétères des émotions sur les performances cognitives et les étendent à une variété de tâches arithmétiques. Ces effets sont modulés par plusieurs facteurs, comme les caractéristiques des stimuli (valence émotionnelle, type et complexité des problèmes arithmétiques) et modérés par certaines caractéristiques individuelles, comme l’âge des participants. De manière intéressante, les résultats montrent également que, en arithmétique, un domaine cognitif très peu sensible au déclin lié au vieillissement, l’effet délétère des émotions est moins important chez les personnes âgées comparées à des personnes jeunes. De plus, la magnétoencéphalographie a permis de mettre en évidence que les effets délétères des émotions ne touchent pas tous les mécanismes mobilisés dans une tâche, mais concernent des processus spécifiques et périphériques, comme l’encodage des problèmes arithmétiques. L’ensemble des résultats ici obtenus vient combler des lacunes importantes dans notre compréhension de l’impact des émotions sur la cognition et de l’évolution de cet impact au cours du vieillissement.

Mots clés : Emotion, Cognition, Arithmétique, Vieillissement, Stratégies, Magnétoencéphalographie.

Abstract: Forty years of research on emotion-cognition interactions have revealed that negative and positive emotions can sometimes enhance and sometimes impair cognitive performance across various domains. Furthermore, the impact of emotions on cognition evolves with age (e.g., older adults are less influenced by negative emotions and more influenced by positive emotions). The effects of emotions on cognition are generally explained by attentional mechanisms. For example, deleterious effects of emotions on cognition are often attributed to the idea that emotions capture part of our attentional resources, which are then less available for efficient task performance. In this thesis, I examine the effects of emotions in a domain where such effects have been scarcely studied (arithmetic) and I adopt a different hypothesis. According to the strategic variations hypothesis, emotions may influence the chain of cognitive mechanisms engaged to successfully complete a task. Through a series of studies comparing young and older participants solving arithmetic problems, I collected behavioral indicators (reaction times, accuracy) and neurophysiological data (brain activation via MEG) to explore cognitive functioning under negative, positive, and neutral emotional states. My results confirm the deleterious effects of emotions on cognitive performance and extend these findings to a variety of arithmetic tasks. These effects are modulated by several factors, such as stimulus characteristics (emotional valence, problem type, and complexity) and are moderated by individual differences, such as participant age. Interestingly, the results also show that in arithmetic, a cognitive domain less sensitive to age-related decline, the effects of emotions are smaller in older adults compared to young adults. Moreover, magnetoencephalography revealed that emotions do not affect all processes involved in a task, but specifically impair peripheral processes, such as the encoding of arithmetic problems. These findings fill significant gaps in our understanding of the impact of emotions on cognition and how this impact evolves with aging.

Key Words: Emotion, Cognition, Arithmetic, Aging, Strategies, Magnetoencephalography.

Composition du jury :

  • Catherine Thévenot (Université de Lausanne) : Rapporteuse
  • Isabelle Blanchette (Université Laval) : Rapporteuse
  • Hanna Chainay (Université de Lyon) : Examinatrice  
  • Christine Deruelle (Aix-Marseille Université) : Présidente du jury
  • Patrick Lemaire (Aix-Marseille Université) : Directeur de thèse

  

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